L’étoile sur l’avant-bras de Nicolas Isnard, chef étoilé de l’Auberge de la Charme, celle sur la calandre de sa Mercedes, les parallèles entre haute gastronomie et ingénierie de précision… L’histoire se tenait toute seule. Mais à force d’en parler, la faim s’est fait sentir. Alors, plutôt que de saliver devant un volant en cuir cousu main, on a fini par s’attabler à l’Auberge de la Charme. Et on a compris pourquoi cette maison, à quinze minutes à peine de Dijon, fait battre les cœurs et frémir les papilles.
Derrière la façade de pierre, il y a l’authenticité d’une ancienne forge et la modernité d’une table qui n’a pas peur de sortir des sentiers battus. Pas de carte, ici, pas de menu à rallonge : à la place, une carte d’embarquement, des escales, des surprises. On se laisse porter, comme on confierait son itinéraire à un pilote. Sauf qu’ici, le voyage se fait dans l’assiette.
Cuisine libre, assiettes voyageuses
Chez Nicolas Isnard et David Le Comte, la créativité est reine. Loin des clichés figés de la haute cuisine, ici, ça bouge et ça ose. De notre côté, nous avons pu déguster une sphère coco coriandre et caviar sturia ; une soupe de maïs au katsuboshi ; une huitre avec champignons et cacahuètes, coriandre et glace au kumquat… Et puis, il y a ce riz au lait en bouquet final, le genre de dessert qu’on n’oublie pas. Sans parler de ce citron en trompe-l’œil, aussi beau que bon.
À l’Auberge de la Charme, tout est affaire de rythme. Le décor, à mi-chemin entre maison de famille et galerie d’art, donne le ton. On ressort de là un peu changé. Rassasié, bien sûr, mais aussi un peu ému. Le fil conducteur ? Un voyage permanent. Inde, Pérou, Thaïlande, Maroc… sans quitter sa chaise. Une cuisine de haute voltige pleine de partage, à l’image du lieu, de l’équipe, de ce trio de passionnés – Nicolas Isnard, David Le Comte et Cécile Thorel – qui font tout le charme de cette belle auberge.
