Dijon, au sommet

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Publié le 21 juillet 2025
Dijon, au sommet

Dijon, une ville qui, pendant des années, évoquait chez beaucoup une simple escale entre Paris et Lyon, un pot de moutarde sur une étagère de supermarché ou un lointain souvenir d’une classe verte en Bourgogne. Erreur monumentale : aujourd’hui, la capitale des Ducs n’est plus une parenthèse, mais une destination – mieux, une révélation. Première au classement des métropoles intermédiaires les plus attractives de France, Dijon impose son art de vivre. Une ville à taille humaine qui ne fait pas que cultiver son passé, mais qui trace son avenir. Si vous cherchiez « The Place to B », arrêtez. Vous y êtes !

Longtemps, Dijon a joué la carte de la discrétion : pas assez grande pour rivaliser avec Lyon, trop tranquille pour les amoureux du bouillonnement parisien, pas assez excentrée pour séduire les amateurs de grands espaces. Et pourtant, en quelques années, elle est passée du rang d’outsider à celui de leader – et ce n’est même pas notre chauvinisme invétéré qui parle. En 2025, la huitième édition du baromètre Arthur Loyd a sacré Dijon comme la métropole intermédiaire la plus attractive de France. Un exploit pour une ville qui n’occupait encore que la sixième place en 2022. La métropole séduit grâce à ses aménagements urbains, son offre universitaire étoffée et un accès aux soins privilégié. Le baromètre évoque aussi une offre de transport efficiente grâce à la présence du tramway (et le projet d’une troisième ligne dans les cartons) et à son réseau cyclable. Dijon n’est pas une ville qui se consomme à la hâte, en cochant des cases sur un guide touristique. C’est une ville qui s’explore à pied, qui se déguste, qui se ressent. On commence par une balade rue de la Liberté, l’artère battante du centre-ville, où les boutiques élégantes côtoient des façades d’un autre temps. Puis, on se perd volontairement dans le quartier des Antiquaires, avant de s’offrir un verre en terrasse place de la Libération, face au Palais des Ducs.

La place François Rude
Photo : Jonas Jacquel

Bonne élève de la région, la métropole dijonnaise peut se vanter d’être à la fois une locomotive démographique – approchant les 260  000 habitants – mais aussi touristique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En juillet 2024, Dijon enregistre une hausse impressionnante de 47 % des nuitées marchandes et non marchandes lors du passage du Tour de France. Le 12 juillet, la ville atteint un pic de fréquentation lors du passage de la Flamme Olympique. Selon les chiffres de l’Office de Tourisme de Dijon Métropole, même si la clientèle française marque une légère baisse (-4 %), les étrangers reviennent en force. Les Américains redécouvrent la Bourgogne, le nombre de touriste chinois augmentent de 15 %, et les hôtels tournent à plein régime avec des taux de remplissage flirtant avec les 95 %.

« Nous sommes Dijon Bourgogne », la fierté retrouvée

Il est loin le temps où dire qu’on venait de Dijon s’accompagnait d’un demi sourire gêné et d’un changement de sujet express. Aujourd’hui, le Dijonnais s’affirme, s’assume, se revendique même. Cette fierté a désormais un nom : « Dijon Bourgogne ». Une marque territoriale lancée en janvier 2025 avec un objectif clair : propulser la ville sous le feu des projecteurs nationaux et internationaux en affirmant sa triple identité : audacieuse, épicurienne et authentique. Derrière ce coup de com’ bien senti, un écosystème puissant composé de Dijon Métropole, Dijon Bourgogne Events, Dijon Bourgogne Invest et Dijon Bourgogne Tourisme & Congrès ; une alliance bien huilée qui bosse d’arrache-pied pour faire rayonner la ville et attirer talents, investisseurs et visiteurs. Et pour que l’histoire prenne, il faut des figures fortes érigées en étendard. La marque Dijon Bourgogne peut compter sur un escadron d’ambassadeurs, prêts à défendre leur ville corps et âme.

Pierre-Henri Deballon,
Co-fondateur de Weezevent et Président du DFCO

« Dijon, c’est avant tout des souvenirs d’enfance heureux et l’ancrage de ma famille. Je considère important de savoir d’où on vient et d’y rester fidèle. C’est d’autant plus vrai quand il y fait bon vivre. Dijon, c’est aussi la capitale des Ducs de Bourgogne, et donc un magnifique héritage couplé à une ville dynamique car proche des centres économiques que sont Paris, Lyon ou encore la Suisse. Elle est donc au cœur de dynamiques économiques fortes et sait régulièrement se réinventer tout en capitalisant sur son riche héritage comme les vins de la mythique Côte-d’Or. »

Catherine Petitjean,
Présidente et directrice générale de Mulot & Petitjean et présidente de Dijon Bourgogne Invest

« Mon attachement à Dijon est très profond. Depuis 1796, mon entreprise y produit du pain d’épices de Dijon. Nous avons su perpétuer la tradition tout en innovant. Le secret de Dijon, c’est l’innovation au cœur de la tradition. Je me réjouis d’être implantée dans l’une des grandes capitales gastronomiques et agro-alimentaire de notre pays. »

Laurence Mangenot,
Directrice du campus ESTP de Dijon

« J’ai commencé à travailler à Dijon en 2018 pour ouvrir, puis développer un nouveau campus de l’ESTP, école d’ingénieurs dans le domaine de la construction durable. Tout en restant une ville à taille humaine, Dijon est une métropole dynamique et engagée, ce qui permet aux projets de voir le jour ! »

Jean-Philippe Porcherot,
Président du MEDEF Côte-d’Or et directeur général d’Atol Conseils & Développements

« Alors que de nombreuses entreprises du secteur numérique s’établissent à Paris, nous avons fait le choix d’ouvrir deux agences à Dijon. Une très grande partie de nos collaborateurs y habite et se réjouit de la qualité de vie. Nos clients et partenaires sont basés dans la France entière et ils sont toujours très bien accueillis lorsqu’ils nous rendent visite ! Ils apprécient leur séjour dans notre belle ville, nous ne manquons pas de leur faire découvrir notre patrimoine culturel et gastronomique ! »

La signature dijonnaise

C’est un lieu qui mijote avec soin l’art de vivre à la française. Depuis son ouverture en 2022, la Cité internationale de la gastronomie et du vin s’est imposée comme le cœur battant de Dijon, une capitale du goût qui n’a rien volé à sa réputation. Épicentre du bien-manger à la bourguignonne, ce temple des saveurs attire chefs étoilés, gourmets curieux et touristes affamés de culture… et de bonnes choses.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 837 000 visiteurs en 2024, une fréquentation en hausse constante et des week-ends d’été à l’effervescence folle. En cause ? Une recette bien huilée, savamment dosée entre culture, commerce et expérience. Car ici, on ne vient pas simplement visiter. On vient goûter, ressentir, apprendre, partager.

Un village gastronomique au goût du jour

Au cœur de la Cité, le Village Gastronomique fait figure de place du marché moderne. Un food court à la française, élégant et vivant, où artisans et commerçants triés sur le volet incarnent nos savoir-faire d’exception. « On privilégie la qualité à la quantité. Nous voulons des consommateurs, pas de simples visiteurs », résume Richard Viemont, directeur du Village Gastronomique. Sa vision ? Faire de ce quartier un véritable lieu de vie, pensé d’abord pour les Dijonnais. Avec des concerts le samedi soir, des tables accueillantes, une ambiance conviviale, l’idée est claire : restaurer l’esprit de village autour de la bonne chère.

Et 2025 marque un nouveau cap : les échoppes emblématiques se transforment en véritables espaces de dégustation. La poissonnerie L’Écaille, la boucherie Le Billot ou encore La Gloriette proposeront désormais de s’attabler sur place pour savourer les produits frais. Résultat : 110 places supplémentaires, et une immersion plus gourmande que jamais.

Un menu culturel à dévorer

La Cité ne se contente pas d’émoustiller les papilles. Elle nourrit aussi l’esprit. Tout au long de l’année, expositions, conférences et événements ponctuent la programmation, explorant les liens entre gastronomie, art, histoire et société.

À l’affiche en 2025, l’un de nos coups de cœur : « Croquez ! La BD met les pieds dans le plat », une exposition temporaire aussi ludique qu’inspirante, accessible jusqu’au 5 janvier 2026. De la salsepareille des Schtroumpfs aux ramens de Naruto, en passant par les sangliers d’Obélix, elle explore avec humour et finesse la place de l’alimentation dans la bande dessinée. Coproduite avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, cette exposition rassemble les planches d’une centaine d’auteurs, pour une plongée originale dans notre rapport à la nourriture et au vin.

Dijon met de l’OIV dans son vin

Dijon est une ville qui s’apprécie comme un bon vin : avec le temps, elle révèle toutes ses subtilités. Longtemps éclipsée par ses voisines de la Côte, la capitale bourguignonne retrouve aujourd’hui un lien fort avec son passé viticole. L’installation de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) dans ses murs n’a rien d’un hasard : c’est l’aboutissement d’un patient retour aux sources, la reconnaissance internationale d’un passé trop longtemps oublié. Dijon et le vin, c’est une histoire qui remonte à l’Antiquité. Pendant des siècles, la ville était entourée de vignobles, produisant des crus qui rivalisaient avec les plus grands. Mais l’urbanisation, le phylloxera et un certain désintérêt politique ont peu à peu relégué ce glorieux passé au rang d’anecdote historique. Il aura fallu attendre le XXIe siècle pour voir Dijon revendiquer à nouveau son statut de ville vigneronne. Ces dernières années, la métropole a planté plus de 60 hectares de vignes, et une nouvelle dénomination viticole, « Bourgogne Dijon », est en passe de voir le jour. Il ne manquait plus qu’un symbole fort pour asseoir cette renaissance. C’est chose faite depuis le mois d’octobre 2024, avec l’inauguration du nouveau siège mondial de l’OIV dans l’Hôtel Bouchu dit d’Esterno, un joyau architectural en plein cœur de la ville.

Contributeurs
Photos
Jonas Jacquel, Enola Dovetta, Vincent Arbelet, DR
Texte
Quentin Scavardo

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